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lundi 9 avril 2012

JOGA BONITO < 2.1

Encore le ventre balloné de tous les Kinder enfilés dans la journée, c’est à 21h que ton week-end a réellement commencé. Parce qu’on le veuille ou non, ou qu’on soit conscient de la fabrication médiatique de ce classico, un PSG-OM reste toujours le paroxysme de la saison. Enfin, soyons clairs, surtout pour Canal Plus et les supporters respectifs des deux clubs. Bosser 11h d’affilés un dimanche ou vivre dans le stress de ne pas pouvoir être à 21h devant son poste, c’est la croix de ceux qui font partie de ces catégories. Coincée au fin fond du 28, j’ai moi-même vécu ce terrible moment ou tu te demandes si tu vas être destiné à regarder le match en streaming. 3h de stress pur et 1h30 de train plus tard, je suis chez moi devant ma TV, le match commence.

Tu comprends rapidement que les temps ont changé : à défaut d’avoir des tifos en tribunes, le service comm du PSG en a mis un sur la pelouse. Les marseillais, eux, sont absents du Parc, interdits de déplacement. Comme au match aller ou la saison dernière. L’information est très peu reprise dans les médias, personne ne s’offusquant plus de ce genre d’arrêtés.

Bon, clairement, à l’image de ce que devient le supportérisme en Ligue 1, le match était loin d’être flamboyant. Comme c’est souvent le cas dans les matchs à enjeu, les PSG-OM ne transcendent pas les esprits par leur qualité de jeu. Ce qui m’a clairement étonné par contre, c’est la dureté des commentaires sportifs (Canal Plus en tête puisque c’est chez eux que ça se passe) face à la technique parisienne.
Je comprends bien que face au tsunami que provoqua l’arrivée des qataris en Ligue 1, les attentes sont énormes ou du moins proportionnelles aux sommes jamais atteintes que ces derniers ont placées dans le club. Mais est-ce une raison pour parler de « crise » dès que le PSG enchaine quatre matchs sans victoires  comme cela a été le cas dernièrement? Est-ce bien raisonnable de crier aux disfonctionnements et à la mésentente dans les vestiaires lorsque le PSG est 1er au classement? Ces réactions largement portées par une presse à l’affut de la moindre erreur du club parisien, sont représentatives d’une société où on ne laisse plus le temps à rien. Il ne me semble pas infondé et naïf de penser qu’il faut laisser le temps à une équipe entièrement refaite, dans son staff, ses joueurs, ses habitudes, son jeu…

Hier soir, 9 joueurs parisiens sur onze étaient nouveaux. Ils remportent la victoire, ne semblent pas en réel danger durant la majeure partie du match et pourtant le constat général était de dire que le PSG ne créait pas du beau jeu. Laissez-moi rire, depuis quand le beau jeu est une demande systématiquement posée en Ligue 1 ? J’entends bien qu’on attend d’une équipe qui se voit « rêver plus grand » et acheter des joueurs 42 millions qu’elle produise un style intéressant mais c’est une hypocrisie totale de reprocher constamment au PSG son manque de jeu alors que ces derniers sont encore dans la phase de construction de l’ère QSI. En attendant, l’efficacité est du côté parisien (ce n’est pas Benoît Cheyrou qui dira le contraire) qui reste dans les sommets du classement. Surtout, n’y aurait-il pas exagération ? Certes, il y a des balles perdues, des passes ratées et certains joueurs transparents mais ce n’est tout de même pas dégueulasse au point d’en faire un sujet non ? Je veux dire on est en ligue 1 hein, depuis quand le « joga bonito » est une condition pour être champion ? (salut à vous amis lyonnais). Bien sur, on aimerait que chaque match soit un spectacle technique, pour l’instant ce n’est pas le cas et ça ne le sera peut-être jamais, en attendant le potentiel est énorme et ne demande qu’à être confirmé.

Quand on a connu les véritables périodes de crises du PSG, lorsque la D2 n'était pas loin et l'instabilité le maitre-mot, on s’esclaffe bien face aux tirades de ces commentateurs (suivez mon regard) incapable de nuancer leurs analyses.
Quand on connait les vrais travers du Paris-Saint-Germain qui ne supportait pas la moindre pression, s’effondrait face aux multiples changements et ne connaissait pas le terme « efficacité », on savoure ce PSG, 1er du classement qui a su garder la tête froide  et rester solide dans ce tourbillon médiatique.
Quand on a vécu ce qu’était le Parc des Princes, on espère de tout cœur que celui-ci nous reviendra. Parce qu’au-delà de l’enjeu sportif, ce qui attend Nasser al-khelaifi c’est aussi le défi des tribunes.

Sinon, dans le même temps il y avait un Réal-Valence complètement fou qui se jouait avec des occasions toutes les 5 minutes pour un…0-0 ! Comme quoi, parfois, le foot ça ne s’explique pas.

 (Big up à Ménèz homme du match, Sissoko revenu chuchoter des mots doux à Alou Diarra après son rouge et surtout à Thomas Thouroude auteur de la blague de la soirée dans l’EDD avec son : « c’est grâce à Jésus que demain on ne bosse pas ! Merci Jésus. » !)

 Abernathy Kiddo



1 commentaire:

  1. Chere Mademoiselle Kiddo,
    Votre analyse me parait juste dans l'ensemble. Je suis heureux de remarquer que le fait d'avoir pris le train un dimanche de paques vous ai donné de bonnes sensations et vous a permis de rajouter 3 lignes dans votre analyse.
    Cordialement

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